BIEN-ETRE
La thérapie de la danse
A la fois infirmière diplômée d'État et danseuse, Kolyani D Jouder défend le principe selon lequel il vaut mieux prévenir que guérir et prône la danse en tant que vecteur de thérapie
DIDIER FAUCARD
Prévention. Tel est le mot clef dans la démarche de Kolyani D'Jouder. « Être à l'écoute du corps. Anticiper le moment où les mots deviennent des maux; après le corps est déjà dans la souffrance, on est dans le soin », note-t-elle. Cette prévention, elle la perçoit et la vit au travers d'un concept, la danse thérapie. Une direction dans laquelle, cette parisienne aujourd'hui installée en Lot-et-Garonne, s'est engagée depuis plusieurs années, mariant, à cette occasion ses deux passions, soigner et danser. «Je suis infirmière diplômée d'État depuis 1980, confirmet-elle. Parallèlement, être danseuse vous amène naturellement à prendre conscience de votre corps. Partant d'une réflexion sur cette notion de prévention, j'ai suivi des études de danses-thérapie. C'est une thérapie où l'on trouve deux courants, l'un américain et l'autre oriental. Je suis, pour ma part, plus proche du courant oriental. » Une formation qu'elle a commencé à mettre en application sur la région parisienne « tout un travail sur le mouvement que j'ai essayé de mettre en place auprès de différents publics, d'enfants de la Maternelle jusqu'aux personnes âgées. J'intervenais également, en collaboration avec l'Education Nationale sur un pôle d'activité, cette fois en direction d'ados en difficulté sur un REP (Réseau d'éducation prioritaire). »
DIFFÉRENTES ÉTAPES
La prise de conscience du corps se déroule, selon différentes
étapes, par l'utilisation de différents outils. Le premier
étant la technique de respiration « savoir et comprendre de
quelle manière on respire, ainsi les asthmatiques inspirent mais
n'expirent pas. Et d'une manière générale les gens
ne respirent pas correctement. » La deuxième étape suivie
par Kolyani D'Jouder est d'amener ses élèves à se destresser
« là encore il existe des signes simples de la présence
du stress, comme le fait de serrer les dents en permanence par exemple.
Je tente d'amener les gens à lâcher prise sur toutes leurs
tensions du corps. On travaille sur de la relaxation active, sur chaque
muscle. Cela se rapproche de la sophrologie.» Troisième axe,
l'approche ergonomique, celle du mouvement juste « encore un exemple
tout bête, comment se baisser pour saisir un objet tout en ayant toujours
en tête la nécessité du respect du corps. »
DANSE ET MUSIQUE
Cet apprentissage (ou ré-apprentissage) du mouvement passe naturellement
par la danse, une danse égyptienne « une danse sacrée
où l'on cherche à développer le côté féminin
de la personne (qu'il s'agisse bien évidemment d'un homme ou d'une
femme) puisque c'est souvent ce côté là, le ying qui
pose problème; Le côté masculin, le yang, étant
souvent plus ancré. On commence toujours par les danses orientales.
» Kolyani D'Jouder utilise également l'association danse-percussions-voix
« cela consiste à laisser aller et parler le corps. Un retour
au primal, laisser sortir les sons. Tout cela est également un retour
vers la créativité. » Qu'il s'agisse de séances
individuelles ou collectives, place est toujours laissée «
à l'expression, au temps de parole : savoir et exprimer ce que j'ai
vécu. » Tant le corporel et la douleur physique sont forcément
liés au psychologique. « la dansethérapie, c'est avant
tout se sentir mieux avec soi-même », conclut Kolyani D'Jouder.
Association « Danse la vie», Kolyani D'Jouder, renseignements
et inscriptions au 05.53.95.76.72. Portable: 06.60.47.83.53.
Danse orientale «Égyptienne» - Au Centre de la Danse,
103, rue Cale-Abadie à Agen le mardi et le vendredi, de 10 heures
à 11 h 30 et 12 h 15 à 13 h 45.
- A Gymnastica, 108, bd Sylvain-Dumon à Agen le mardi, de 19 h 30
à 21 heures.
- A ABC Danse, avenue de Vérone à Agen, le mercredi, de 19
h 30 à 21 heures.
Kolyani D'Jouder,la danse thérapie ou réapprendre à
connaître et écouter son corps (Photo Jean-Louis Borderie)