Sud Ouest du 25 septembre 2002
FOIRE D'AGEN. Le Parc des expos a goûté hier
à l'harmonie et à la beauté que dégage la danse
orientale égyptienne grâce à une jolie démonstration
de l'association Danse la vie
Danse sur les pyramides
« La danse égyptienne invite à l'harmonie, à
la détente et à la fête ».
Les spectateurs ont pu en avoir un aperçu hier lors des deux démonstrations
particulièrement convaincantes effectuées à la Foire
d'Agen.
Kolyani D'Jouder, danseuse et chorégraphe, forte d'une longue expérience
en Inde, en Afrique puis sur Paris, enseigne cet art dans le département
depuis trois ans.
L'occasion pour elle de faire partager sa passion et son sens du rythme
à travers des cours qui demandent aux initiés un investissement
personnel important ainsi qu'une bonne dose de ténacité pour
s'accrocher.
Ondulations. « Il n'y a pas besoin
d'avoir une souplesse ou une taille particulière mais il faut avoir
envie de se donner car la technique de danse est un peu pointue »,
souligne l'artiste Kolyani D'Jouder qui poursuit : « La danse orientale
égyptienne consiste à onduler son corps en douceur des pieds
jusqu'à la tête et sollicite tous les muscles en profondeur
pour sculpter avec élégance la silhouette.
Le ressenti et les émotions sont alors mis sur le devant de la scène.
La prise de conscience du corps, la respiration, l'évacuation du
stress permettent de lâcher toutes les tensions du corps. C'est ce
que l'on essaye d'enseigner au sein de notre association Danse la vie en
souhaitant être le plus actif possible sur Agen et les villages alentours
».
Pas de folklore. Car la danse orientale
égyptienne, dit également 'Raqs Sharqui", a ses particularités
et souffre du cliché, danse orientale-danse du ventre. Elle a pris
naissance en Égypte au XV siècle et était à
l'origine une danse sacrée que l'on a adapté au monde moderne.
Son but est de faire ressortir la profondeur de l'âme de la femme,
sa sensualité, à travers de très jolies tenues et des
couleurs qui la mettent en valeur. C'est, au final, la beauté de
la femme qui est mise en avant.
Considérée comme la danse classique de l'Orient, "l'Égyptienne"
connaît un bel essor. « Elle est vraiment faite pour les spectacles
», explique Kolyani D Jouder. Nous voulons amener les gens à
la découvrir, à la considérer comme n'importe quelle
danse moderne. Mais elle est à mes yeux trop respectable pour tomber
dans le folklore. Cet art ne se pratique pas non plus n'importe où
car nous montrons le plus beau de nous et cela demande une exigence pour
être à la hauteur de cette demande. C'est beaucoup de travail
».
Un langage du corps qui demande un long apprentissage. Apprendre à
danser, c'est un peu comme apprendre à décrypter des hiéroglyphes.
Séduction. Kolyani D'jouder et ses danseuses ont conquis le public
de la Foire d'Agen PHOTO FABIEN COTTEREAU